samedi 9 mai 2009

Galet

Lors d'un week-end passé en bord de mer, il ramassa au hasard un galet parmi tant d'autres. Il le déposa dans sa poche intérieure de veste. De retour chez lui, tard le dimanche soir, il raviva le feu de cheminée et s'installa dans le vieux club de cuir, enroulé dans un plaid de laine d'Ecosse. Il ressortit le galet et le contempla un instant. Toucher agréable de ce bout de roche, devenu lisse et beau, du fait d'une lente érosion.

Il constata que le travail du temps mêlé à celui des éléments corrosifs permettait de dégager un substrat plus qu'acceptable, presque parfait. Cours de l'érosion suspendu parce qu'il en avait décidé ainsi. Le galet n'aurait plus jamais à subir les grands coups de vent, les attaques de sable et de sel, les coups portés par des paquets de mer déchaînés, les soirs de tempête. Finie la houle incessante, les entrechocs avec ces semblables et surtout, surtout, le poids des hommes aux semelles rugueuses.

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